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Comment améliorer la protection intégrée du colza contre les attaques d’un coléoptère ravageur ?


France
February 14, 2012

 Gérer les populations d’insectes ravageurs de colza permet de concilier production économique et protection de l’environnement. Des chercheurs de l’Inra ont récemment mis en évidence l’importance du paysage et de la gestion des cultures sur l’abondance des méligèthes, un coléoptère ravageur du colza, et les dégâts occasionnés aux plantes. Leurs travaux annoncent de nouvelles pistes de gestion des populations d’insectes ravageurs au travers de la pratique et des habitats non cultivés sur le territoire.

Concevoir des systèmes de culture qui minimisent l’usage de produits phytosanitaires en optimisant les régulations biologiques passe par une bonne connaissance de la biologie des agresseurs considérés dans leur milieu de vie. Les chercheurs de l’Inra de Versailles-Grignon et leurs collègues d'AgroParisTech ont ainsi analysé l’influence des pratiques agricoles et du contexte paysager sur les attaques de méligèthes (Meligethes aeneus Fabr.), l’un des principaux insectes ravageurs du colza d’hiver (Brassica napus L.) en Europe. Ils ont conduit une étude de grande envergure (2 ans d’étude, 42 parcelles) et développé une approche exploratoire multi-échelle allant de la plante, comme siège de la reproduction au paysage, comme lieu de vie de l’insecte.

 

Les travaux des scientifiques ont mis en évidence que l’abondance de forêt et prairies, dans un rayon allant de 1500 m à 2000 m autour de la parcelle de colza, détermine la densité et les dégâts de méligèthes. Cet effet positif important provient du rôle majeur joué par les habitats semi-naturels, et particulièrement des forêts, sur l’hivernation des méligèthes auxquels elles offrent le gite dans les couches superficielles de leur sol.
Ils ont également révélé l’importance de la gestion de la culture sur les dégâts de méligèthes. Plus précisément, l’état physiologique de la plante et les conditions de développement de la culture conditionnent la capacité de la plante à produire et à remplir de nouveaux organes reproducteurs (boutons floraux, fleurs, siliques, graines) pour compenser la perte de boutons floraux occasionnée par le ravageur. Parmi de nombreux éléments, l’état de nutrition azotée de la plante, lié à la disponibilité en azote dans le sol, est un facteur déterminant.

Ces travaux soulignent la nécessité de prendre en compte à la fois les pratiques agricoles et la structure du paysage pour comprendre les dynamiques de populations et les interactions trophiques dans les agroécosystèmes.

Enfin, l’ensemble des résultats et des connaissances produites dans ce travail permet de formuler de nouvelles pistes de gestion des populations de méligèthes utilisant la régulation naturelle afin de concilier développement économique et protection de l’environnement dans le cadre de la protection intégrée(1) des cultures. Les perspectives de ce travail se poursuivent vers la modélisation de ces effets à l’échelle du paysage afin d’identifier les moyens de contrôler ce bioagresseur en manipulant les pratiques et les habitats non cultivés sur le territoire.

(1) La lutte intégrée est définie comme étant la conception de la protection des cultures dont l’application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologiques, économiques et toxicologiques en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérance, selon l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, 1967) et l’Organisation internationale de lutte biologique et intégrée contre les animaux et les plantes nuisibles ILB (OILB/SROP 1973).

Références
Rusch A. et al. Effect of crop management and landscape context on insect pest populations and crop damage.
Agric.Ecosyst. Environ. (2011), doi. 10.1016/j.agee.2011.05.004

Meligethes aeneus et colza, une sombre histoire de fleurs

Le méligèthe du colza (Meligethes aeneus F.) (Coleoptera, Nitidulidae) est un petit coléoptère noir. Au cours de son cycle de vie, lorsque la température atteint 8°C (Meligethes aeneus F.) (Coleoptera, Nitidulidae) est un petit coléoptère noir. Au cours de son cycle de vie, lorsque la température atteint 8°C, l’adulte sort progressivement d’hibernation pour voler, lorsque la température avoisine 15°C, vers les zones de culture des crucifères, comme le colza. Il se nourrit alors du pollen des jeunes boutons floraux. Dès la fin mars, la femelle commence à pondre et dépose ses œufs dans les boutons floraux. La larve reste dans le bouton floral où elle se nourrit du pollen. Elle tombe ensuite sur le sol où elle se nymphose dans une coque terreuse. Vers la fin juin, avant récolte, l’adulte de seconde génération émerge du sol des parcelles de colza. Il va alors se nourrir d’inflorescences de différentes plantes avant d’entrer en hivernation à la fin de l’été. Le méligèthe du colza est un des ravageurs les plus importants du colza d’hiver, présent dans les principales régions du monde où cette plante est cultivée. En se nourrissant du pollen contenu dans les boutons floraux, il entraîne leur destruction et l’impossibilité pour la plante de produire un fruit. Les attaques de méligèthes peuvent entrainer des pertes de rendement allant jusqu’à 40 %.

Les résistances actuelles aux principales matières actives entrainent une relative inefficacité de la lutte chimique contre Meligethes aeneus et impliquent une diversification des méthodes de lutte.


 



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Website: https://www.inrae.fr

Published: February 14, 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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